Dans cette nuit sans lune,la ville de Paris sommeille.Et même dans le quartier des Tuileries,à l'ordinaire si animé,le silence demeure.A l'écart du Palais royal s'élève une vaste demeure,à l'aspect toutefois sordide.La bâtisse semble abriter à la faveur de l'obscurité un bien sombre secret.
Profitant de cette nuit sans lune,deux silhouettes se faufilent dans les jardins de la propriété.Les deux ombres s'arretent près de la véranda,le souffle court.
"Tu vois je te l'avais dire",murmura Jehan,la maison est inoccupée.Nul n'y vient la journée,nul ne monte la garde et pourtant cette demeure nous tend les bras.Je suis certain que mille richesses s'offrent à nous."
"Cette fois ci encore,tu as raison mon cher Berthelot" repondit son compagnon,"je sens que notre fortune est faite".
L'esprit tout occupé,les deux compères pénètrent dans la maison,ne remarquant pas le manteau de ténèbres recouvrant la batisse,tel un linceul de ténèbres.
A l'interieur,les deux voleurs commencent à fouiller toutes les pièces,qui à leur grand desespoir sont vides.Désemparés,ils n'en finissent pas de déambuler.Jehan maudissant son soit disant instinct,qui pour une fois venait de le tromper.Prêt à rebrousser chemin,Berthelot remarque alors derrière une tenture,un escalier menant Dieu ne sait où.
Après avoir appelé à voix basse Johan,les deux hommes commencent à descendre les degrés.Quelques marches en contre bas,leurs yeux s'habituant à la pénombre,ils debouchent sur une vaste pièce.Et là,enfin,ils trouvent l'objet de leur convoitise.En plein centre de cette chambre trone un vaste tombeau en or fin orné de milles joyaux.
"Le voila notre trésor"scande Berthelot.Johan,d'un naturel plus prudent s'interroge toutefois sur l'origine de la sepulture.
"Mais qu'est ce donc que cela?"
"Ne t'inquiètes pas Johan,cela doit etre un vieux gateux abandonné par les siens.Prenons ce que nous pouvons et nous reviendrons demain chercher le reste".
"Mais attends Berthelot,cela est péché de profaner une tombe".
"Arretes tes balivernes,le défunt n'en a pas besoin.Allez,hates toi,le jour va bientôt poindre".
Tout à leur labeur sur les flancs du tombeau,les vandales tresaillent au moment où le couvercle commence à glisser de lui même.
"Mais qu'est ce donc que cette diablerie" s'inquiète Johan.
Berthelot,le visage livide s'approche à pas de loup,une dague à la main.C'est à ce moment là qu'ils voient se relever un homme,non,un être blafard,tout en armure.
Les deux hommes,les poches emplies de pierreries prennent alors leurs jambes à leur cou,sans demander leur reste.
Ils remontent les escaliers quatre à quatre,le coeur palpitant plus que jamais.Arrivé dans le jardin,Johan se retourne vers Berthelot.Mais horreur,son compagon n'est plus là.Prenant son courage à deux mains,il retourne dans le salon à sa recherche.Il retrouve ce dernier enlacé par le chevelier,tel un fougueux amant.Pourtant,lorqu'il voit son comparsse s'effondrer,il comprend qu'il ne s'agissait pas d'un baiser.Le chevalier,les lèvres ensanglantées se dirige vers lui, à ses pieds Berthelot exsangue.
C'est alors que s'élève la voix de l'homme en armure,douce et pourtant sinistre.
"Vous avez violé la demeure de Lestat de Lioncourt,MA demeure.Vous m'avez réveillé.Vous m'avez volé.Mais n'ai crainte mortel,tu ne sentiras rien."
Alors le vampire se jeta sur lui.Il sentit une petite douleur au cou,au moment où les crocs de Lestat déchirait sa gorge.Le dernier souvenir qu'il eut de ce monde fut les bruits de succion,le vampire aspirant un peu plus à chaque gorgée sa fragile vie.
Mar 17 Fév - 17:50