L'aube pointe.Cet assault sera le dernier.Les rayons du soleil caressent les armures salies et le reflet des épées parait bien terne face à l'odeur de mort qui flotte sur la plaine.
Chacun des chevaliers la ressent,la hume à pleins poumons.Et c'est l'ame en peine qu'ils levent leur épée face aux assaillants surgissant des nappes de brouillard.
L'ennemi accourt,telle une horde de damnées.Au milieu des defenseurs,un des capitaines semble figé.
Sa respiration est régulière,son coeur en paix.Il est entouré de ses frères d'armes,prêt à mourir avec eux.
Les assaillants ne sont plus qu'à quelques pas.Une dernière inspiration,ses muscles se tendent,ses paupières s'abaissent et le chaos se déchaîne.
A peine les yeux ouverts,il est pris de vertiges.La défense a tenu bon.Ses quelques camarades survivants ont le même regard que lui,des yeux qui ont vu la mort.
D'une brève prière,il rend hommage aux hommes tombés à ses cotés.
Rengainant son arme,il torune le dos au champ de bataille,s'éloignant de cet enfer terrestre.
Au moment d'atteindre les sous bois alentour,il entend une voix le héler:
"Atréides,ou vas tu mon ami?C'est jour de victoire et nous devons feter cela."
Toisant son commandant le dit Atréides répond dans un souffle "oublier".
Quelques jours plus tard,dans une taverne du royaume,un homme boit à n'en plus finir.Les choppes de bières s'accumulent sur sa table.Rien ne le distrait,ni les badaux aux vifs propos,ni même les femmes de joie,aux minauderies aguichantes.
A son accoutumée,il ferme les yeux,imaginant l'alcool déferer dans ses vaisseaux,inondant son sang tel un raz de marée.
Il est obnubilé par ce délire chimique,étrange alchimie bienfaîtrice d'un doux poison.Et pour la première fois,il commence à oublier.Son esprit sombre dans les limbes de la conscience,et il se laisse porter par cette douce sensation.
Toutefois,sa respiration se fait haletante,son rythme cardiaque s'accelère et une douleur commence à lui vriller l'esprit.
Ses paupières s'ouvrent.Pris de nausées,Atréides se leve precipitament.
C'est à ce moment là qu'il distingue au fond du bordel un etrange individu.
le temps est comme arrété.Les gestes d'Atréides sont maladroits,ses oreillent bourdonnent,avec l'intime conviction d'être épié par cet inconnu.
Le chevalier se dirige tant bien que mal vers la sortie,heurtant nombres de clients.Il finit par deboucher dans la cour,le coeur au bord des lèvres.
Retrouvant peu à peu ses esprits,il reprend le chemin de son campement,jurant de s'abstenir sur la boisson.
A proximité de son bivouac,Atréides a la certitude d'être suivi.
Malgré ses nombreux coups d'oeil,il ne distingue rien.Il se maudit toutefois de ne pas avoir pris d'arme.
Tout à ses pensées,il n'appercoit que tardivement la silhouette sur le chemin.Sursautant,il hasarde une question:"qui va là."
Face au mutisme de l'ndividu et n'étant pas armé,Atréides opte pour une solution diplomate.
"Je n'ai plus d'or.Passez donc votre chemin".
En reponse le sinistre personnage avançant de quelques pas lui murmure:
"Ce n'est pas moi qui ai besoin de quelque chose Atréides".
"Comment connaissez vous mon nom?"
"Ton coeur me le crie,ton ame me le crie,tu es tout en peine chevalier."
Franchissant les derniers mètres le rodeur agrippe Atréides par les poignets,le maîtrisant tel un bambin et sonde d'un regard de braise le fond de son ame.
"Ce soir Atréides,nous saurons tous les deux ce que tu veux réèllement."
La dernière chose que le chevalier distingua fut deux canines immenses,que l'inconnu enfonça dans sa gorge.
Il ne ressentit aucune douleur.Il lui sembalit être dans les bras d'une femme,les battements de son coeur rythmant les succions du vampire.
En plus de sa vie qui s'écoulait,son ame s'allegeait des cauchemards,angoisses et péchés.Ce n'était pas un baiser de mort mais de purification.
C'est exactement au moment de l'agonie que le vampire lâcha sa proie.Et telle la voie d'un juge prononçant une sentence,le sinistre individu lui dit:
"Maintenant chevalier que ton ame est lavée,vas tu la liberer de ta carcasse mortelle?Vas tu lui laisser prendre son envol ou saisir la chance qui t'est offerte?"
"Quelle chance balbutia Atréides?"
Le vampire lui présenté son poignet ensanglanté,entaillé avec une dague.
"Mords et tu sauras."
Et Atréides but.Le goût du sang se dissipa rapidement,laissant une sensation d'amertune,puis de brûlure.Une intense brûlure.Son corps se consummait de l'interieur.Et pour la dernière fois son coeur battit,puis s'arreta.Ses paupières se fermèrent.Il venait de mourir.Quelques minutes après ,il emergea de son sommeil.Le vampire se tenait à ses côtés.Il conclut d'une voix lugubre:
"Leves toi mon frère,le chevalier Atréides n'est plus.désormais tu t'appeleras Lestat."